Nos 3 semaines au Cambodge nous aurons laissé sur un bilan mitigé. Bien plus sale que dans nos souvenirs, les détritus bordent les routes. Les trajets en bus semblent interminables tant les paysages et les villes traversées se ressemblent. Néanmoins en allant voir au-delà et en s’aventurant en scooter sur les petites routes de campagne, nous découvrons une vie plus rurale, plus colorée et proche de la nature. Nous gardons tout de même d’excellents souvenirs, notamment sur la côte en retrouvant de la famille et des amis voyageurs pour les fêtes.

Après plus de 3 mois en Asie du Sud Est, nous voilà partis pour les Philippines. Et c’est bien différent ! On ressent tout de suite l’influence Hispanique et Américaine, plus récente. Tant sur les visages que sur le mode de vie. Les temples et bouddhas sont remplacés par des églises, la musique traditionnelle par des hits pop US et les riz fris par des spécialités mexicaines. Les mœurs sont aussi plus légères, fini le pyjama informe, les sarongs et les tongs chaussettes, place aux mini shorts, chaussures compensées et corps tatoués.

Nous pensions commencer notre périple par les îles des Visayas mais une semaine de pluie quasi continue nous fait renoncer. Tant pis, nous reviendrons plus tard. Un vol d’une heure avec Air Asia et nous voilà dans le nord des Philippines sur l’île de Luzon, où se situe Manille. Nous ne visiterons pas la capitale cette fois ci, l’envie de plage et de soleil devient pressante. Nous filons donc sur la côte Ouest et la région de Zambales.

1er stop : Pundaquit Beach. A peine 3 lignes sur le Lonely Planet et aucun blog de voyage ne nous renseigne sur le lieu, nous retenons juste « une jolie plage envahie de bateaux », parfait ! Enfin presque… la plage est idyllique, le sable gris magique, des couchers de soleil dont on ne peut se lasser. Les Bankas multicolores, les monts de Zambales et les îles au large offrent un paysage de carte postale. De plus le soleil est au rendez vous ! Nous posons donc nos sacs dans le seul hébergement du coin, le Sun and Surf resort que nous rebaptiserons vite le  « Sun and Sex ». En effet, le bar circulaire est doté de tabourets hauts capitonnés, et les serveuses aguicheuses en mini short donnent le ton. La clientèle : des hommes de tout âge type pilier de comptoir qui s’accrochent au bar comme une moule à son rocher, enchainant les bières et blagues graveleuses. Ils ne sont pas seuls, leurs « amies » les accompagnent. Kevin le propriétaire est installé ici depuis 6 ans avec sa femme de 40 ans sa cadette (on est des petits joueurs avec nos 11 années d’écarts !). Nous passerons néanmoins de belles journées dont une en canoë à explorer les îles alentours avant de trouver la plage idéale où planter notre tente pour la nuit. Revenus à notre charmant resort, l’ambiance se fait pesante d’autant plus que les chambres ne sont pas isolées et le plafond commun permet de profiter de la nuit des voisins.


Une autre plage attire notre attention : Liliwa Beach à quelques kilomètres de là, le nom nous plait. Il s’agit d’un spot de surf connus par les locaux. En effet nous ne croisons aucun touriste étranger, juste de jeunes Philippins venus planter leurs tentes pour le week-end. Nous jetons notre dévolu sur un petit bungalow en bambou à l’ombre des pins. Une longue langue de sable, chahutée par les vagues et bordée de conifères donnent un air de côte landaise au site.

Nous remontons tranquillement la côte, en prenant notre temps. Nous visitons le site des « 100 Islands », un archipel d’îles vierges ou presque, quelques unes étant destinées à la pratique de sports nautiques. Nous logeons dans une petite pension familiale, non loin de l’embarcadère et passons de bons moments avec la famille, notamment le grand père, avide de questions sur notre mode de vie. Nous apprenons beaucoup au fur et à mesure des rencontres sur cette région du pays méconnue mais très intéressante.

Après avoir passé quelques jours à San Juan-La Union,  une autre plage de surf mais bien plus fréquentée, nous arrivons à Vigan. Le plus bel exemple de ville coloniale espagnol subsistant aux Philippines, le centre historique bien restauré est piéton, et seules des calèches pour touristes peuvent y circuler. Ici nous retrouvons un peu de confort (une douche avec eau chaude, un matelas de plus de 5 cm et comble du luxe : une clim !). Jusque là il nous a été difficile de trouver des logements bon-marché, même en réduisant nos critères nous devons nous contenter de ce que nous trouvons en négociant dur. Nous nous satisfaisons d’un lit, d’un ventilateur et quand nous découvrons des petits plus comme un porte-manteau, une table de chevet ou des draps sentant la lessive fraîche nous nous enthousiasmons. Enfin, ça fait parti du voyage et nous nous y habituons.

Il est temps de reprendre la route en direction de la Mountain Province réputée comme la plus belle et authentique région des Philippines. Notamment par ses rizières classées au patrimoine mondial de l’Unesco, ses vallées et ses minorités ethniques aux traditions surprenantes.